Il est des naissances en des lieux et des milieux issues de circonstances déterminant toute existence. Outre l'existence, mieux encore, la chemin de vie qui lui fera sens.
C'est l'histoire d'un simple singulier destin, comme tout à chacun en fait l'expérience et qui lui seul peut juger être le sien et lui donner la valeur de son estime.
L'histoire de cet enfant, adolescent puis homme de raison, animé de la passion positive car issue de cette raison que tout être humain devrait trouver en lui et la cultiver pour se réaliser sur le chemin de son individuation, est celle qui le mènera à la joie de la création et réalisation de ses rêves, éléments joyeux de béatitude.
La critique philosophique de la liberté, du libre-arbitre fera toujours réflexion pour tout à chacun, et tous ceux qui y feront l'effort d'étude, y trouveront réponse de là où la hauteur leur donnera une profondeur de champs qui leur sera bien souvent propre, pourvu qu'ils ne soient que dans une vérité d'un absolu laissant place au doute. Mais le doute n'empêche pas de se positionner et d'établir ses convictions pour y ancrer son fil d'Ariane.
D'une nature peu propice à ce que le destin a voulu tracer pour cet être à l'histoire qui l'amènera à son rêve, son environnement a su jouer son rôle d’éco-ontogenèse et sceller pour lui le parcours qui le mènera à le rêver, l'idéaliser et mettre sur son chemin les altérités et personnages qui se révéleront à lui. Point d'anciens écrits, de prophètes aux prophéties fallacieuses parcourant les siècles, livrés aux scribes aux palimpsestes mille fois soudoyés, réinterprétés à l'humeur des temps passés.
Non, ici seul le « dieu nature » fera son œuvre, comme à l'origine des temps, plaçant l'enfant en un lieu qui le pénétra psalmodiquement chaque jour par ses sens où le son des moteurs, la vue des engins et leurs odeurs fumantes d’oniriques réalités cérémoniales et envoûtantes machinations, qui pour l'enfant les regardant sans en comprendre aux prémices la magie, fait vivre, vibrer, causer, chanter les créatures « deus machina » de l'enfant médusé, subjugué.
Comment cet enfant, né et habitant à quelques pas du temple de ces dieux de la mécanique, ne pouvait pas être transpercé, attiré, animé par ce monde qui l'enveloppait tout en ne comprenant pas encore les codes, et transformait l'existence de ces êtres humains comme lui, en sens vital. L'existence se muait alors en vie.
Comprenant qu'il existait seulement, comme tous ceux qu'il rencontrait dans son existence du quotidien, il prit conscience alors qu'il y avait quelque chose de plus fort que le fait d'être né et d'exister... Le fait de vivre. Pourtant, avançant dans l'adolescence il se rendit compte que certains semblaient, autour de lui, vivre également, mais d'une pâle intensité contrairement à ses adorateurs du temple mécanique où il pouvait les scruter en masse faire pèlerinage en ce lieu où le destin l'avait placé dès son enfance. Dans cette Cité répondant au nom de Le Mans, et de son temple polymorphique des sports mécaniques.
Jeune, et innocent, il prit conscience que la nature l'avait placé là où il devait être, renforcé par l'histoire parentale improbable que même le "hasard" n'aurait pu rendre compte. Il suivait son destin.
Ce marquant souvenir indélébile qui lui revient toujours en Primo, est cette Guzzi Le Mans qui se garait sur le trottoir à quelques mètres de la porte de la maison familiale lors des régulières manifestations religieuses de ses adeptes débordants de vie, car bravant à chaque instant la mort. Il ne comprenait pas pourquoi une telle machine pouvait porter le nom de sa ville. Comment un constructeur, non français de surcroît, pouvait accoler le nom de sa Cité dont il ne saisissait pas encore toute la symbolique terre promise à l'histoire humaine d'un peuple élu. Le Mans, la Cité où il est né, où il grandit, où il vit, serait-elle une capitale, un lieu saint ?!
Les révélations apparaissaient peu à peu à lui, sans qu’on les lui donnât, au contraire d'un évangéliste portant l'unique et bonne parole à l'obéissant dénué de raison, coupant court au fastidieux travail de réflexion propre à lui-même et préférant les solutions gratuites et faciles alléchantes. La moto et Le Mans ne faisaient qu'un, c'était la place, l'origine du parcours le plus haut placé dans la hiérarchie de la passion positive entre ces entités. L'enfant aux portes de l'adolescence comprit alors que l'alignement des étoiles dans le ciel faisait constellation, dont chacune portait un nom, le nom de leur destin. L'enfant conscientisa et vit alors son destin devenir dessein dont le tracé s'illumina sous ses yeux, sans comprendre encore exactement, s'il y avait un rail sans aiguillage, qui le conduirait dans ce voyage, là où il devait aller, et prendre la vie comme un aventurier prenant son billet pour aller d'un point A à un point B, connaissant d'avance, tracé et escales de son « pèlerinage », et les desseins au combien certains de son point de chute.
Vînt l'âge où l'innocence, protégée des aimants, laissant place aux questionnements de l'homme naissant, partant seul à l'aventure de sa destinée, écoutant les éléments, comme l'Escoffier navigateur écoute la nature comme seule boussole nécessaire à prendre décisions, qui sont seules à lui destinées.
Signes et rencontres vinrent alors de même à lui, sans forcer, il lui suffisait, si l'attention lui était de mise, de les distinguer et de les aborder sans peur car inévitables et valant nécessité à sa réalité. C'est ainsi que faisant retraite en son for intérieur, parallèlement d'une existence à la vie normée exaltante, la lumière éclairant son être fût des plus intenses sous l'énergie de la passion raisonnée à l'incommensurable pouvoir d'accomplir ses rêves.
Et c'est ainsi qu'en s'ouvrant au "monde", celui-ci vient à vous... Pour offrir ses étonnantes "richesses" pourvoyeuses de béatitude... cette mystérieuse vérité (transcendantal).