Le prototype RenNa 996 JBB dans la presse internationale
La revue italienne " Mondo Ducati "

(Traduction de l'italien au français de l'article sur la RenNa)
 

 Ecrit par webmestre │21 Mai 2005 | renna.fr

"Mondo Ducati", la revue italienne dédiée au monde Ducati et aux passionnés de la marque transalpine, avait consacré un article sur la RenNa 996 JBB dans son n°37 de Mai-Juin 2004 (article que vous pouvez retrouver immédiatement en V.O. sur leur site).

Et voilà aujourd'hui la traduction de l'article dans la langue de Molière.

De plus, pour rendre un peu plus parlant et vivant cet article, n'hésitez pas à cliquer sur les liens pour pouvoir profiter des documents (photos essentiellements) qui y ont été rajouté par nos soins.

Il est également à noter que vous pouvez vous abonner ou commander des anciens numéros de "Mondo Ducati" depuis leur site. Je recommande cette revue à tous les passionnés Ducati dont la langue italienne ne rebute pas.


- TRADUCTION -

 

IDEE FOLLE

     En regardant les motos comme la Vyrus de Ascanio Rodorigo ou la Millone by NCR (récemment appuyée de l’autre exclusive Macchia Nera), on pourrait penser que la passion pour la marque de Borgo Panigale, et de manière particulière pour les réalisations spéciales sur base Ducati, débouche uniquement pour les représentants de l’école italienne.
      Il est bon de préciser tout de suite que nous ne sommes pas en train de parler de simples motos de salon, dont le but est d’étonner les spectateurs avec des chromes et accessoires divers, mais plutôt d’objets dotés d’une identité propre accouchant d’esprits passionnés desquels s’est allumée une ampoule au-dessus de la tête. Personnages à la John Britten, authentiques génies de la mécanique, qui avec une paire de pince et une bonne soudeuse étaient capables de réparer un carter.
      Personnes un peu folles, habituées à dormir n’importe où, à manger sur le pouce et à tout faire pour réaliser leur propre rêve.
      Je me souviens du Dr. John, le dentiste américain qui un jour à tout lâché pour donner libre cours à sa passion pour les Guzzi, ou notre Umberto Borile, ex-restaurateur se lançant corps et âme dans la fabrication de beaux monocylindres qui portent son nom. En somme, ils ne sont pas nombreux ceux qui ont donné vie aux prototypes entrés directement dans l’histoire de la moto, et les peu qui restent semblent appartenir à nos frontières.
      Nous le pensions nous aussi, jusqu’à ce que nous ayons vu l’exemplaire reproduit sur les pages suivantes. Traitant d’un « matériel » français d’origine desmodromique, que nous avons déniché par hasard dans un box du Club Ducati Races à Assen. Et pourquoi, diriez-vous, publions nous maintenant cette information alors que la manifestation en question s’est déroulée il y a presque un an déjà ? Simplement, parce qu’à l’époque, le bicylindre qui était à mi-chemin entre la poignet de gaz et la roue arrière, n’était pas celui de notre "Pompone" préféré, mais un vulgaire « succédané » japonais (1).
      Mais, on voit qu’entre-temps, le courageux et travailleur auteur de tout ça se rendit compte de l’erreur colossale, provenant de la substitution de l’unité motrice. Alors après d’insistantes pressions, nous avons réussi à obtenir les premières images de cette inédite spéciale d’Oltralpe, animée comme nous disions du puissant bicylindre Ducati 4 soupapes.
      Orgueil national mis à part, le motif de l’intérêt majeur lié à cette réalisation ne concerne pas le, Ô combien noble soit-il, moteur en V à 90°, mais le choix particulier en terme de partie cycle. Comme peut-être vous l’aurez remarqué, le train avant n’est pas caractérisé par une fourche traditionnelle, ni par un gros bras oscillant comme celui utilisé sur la Bimota Tesi puis sur la Vyrus dont nous parlions précédemment.
      Le schéma, dérivé de l’automobile est appelé JBB Concept et c’est la première fois (et pour l'instant même l'unique) qu’elle a été appliquée sur une moto de route. Ce n’est pas tout : pensez qu’une idée pareille a été brevetée et homologuée pour la circulation routière.
      Le projet, son étude sur plan, a débuté vers l’année 1999, alors que sa réalisation a commencé deux ans plus tard. Actuellement il existe un seul prototype, mais deux modèles différents : un avec un design propre et un autre avec une grande partie des composantes dérivées de la 996 SPS.
      Mais qui se cache derrière tout ça ? En réalité, il ne s’agit pas d’une seule personne, mais d’une équipe de spécialiste, quatre en tout, qui ensemble ont donné vie à tout ceci. RenNa, est le nom qui synthétise le travail de Jean-Bertrand Bruneau (qui a imaginé la suspension avant), Yves Kerlo (savoir-faire Reflex, réalisateur), Jean-Michel Tarallo (designer) et Renzo Gautelier (chef de projet).
      Ce dernier étant un peu le ciment du groupe, celui qui a porté et animé le projet jusqu’à ce que se matérialise la concrétisation de tant d’effort.
      C’est vraiment Renzo qui nous a expliqué les motifs techniques et la passion qui l’ont poussé à la réalisation de ce projet. Concernant la suspension avant : en regard d’une fourche télescopique traditionnelle, le système JBB garantit une meilleure répartition des efforts auxquels est soumis le châssis.
Les contraintes sont en fait réparties en deux points (outre plutôt éloignés l’un de l’autre) et pas uniquement sur la tige de direction, en conjurant des éventuelles flexions et torsions. De cette façon, la précision du guidage augmente et le débattement de la roue avant (de 130mm) n’a pratiquement aucune influence sur la variation de l’empattement (de 1400 mm). Le système ainsi paré est caractérisé par une action progressive qui garantit la totale indépendance entre la fonction de direction et celle de suspension.
      Ensuite sur le plan des réglages, le concept JBB permet d’intervenir rapidement sur la géométrie de la direction (chasse et empattement) sans rien remplacer.
Cette caractéristique technique importante a imposé la réalisation d’un châssis ad hoc, qui de toute façon maintient une architecture en treillis tubulaire en acier identique à celle adoptée par les bicylindres Ducati de série.
      La suspension avant agit sur un amortisseur Öhlins réglable, disposé de manière horizontale à gauche des corps à papillon de l’injection. Derrière nous avons en revanche un schéma de type traditionnel, qui reprend en pratique la composition originale de la 996 SPS, avec un monobras et amortisseur Öhlins. La boucle arrière est en aluminium et a été réalisé spécialement pour la RenNa, comme le disque et l’installation du frein avant.
      Ce dernier possède un seul disque de 330 mm sur lequel agit un puissant étrier en magnésium à 6 pistons, tandis que le disque et l’étrier arrière font partie du « patrimoine » de la 996.
      De série, ou quasiment, même le moteur, a une boîte à air différente (modifié en raison du nouveau châssis) et un système inédit d’échappement en alu et acier inox avec un silencieux à quatre sorties (même si le développement des collecteurs suit le schéma classique d’un 2 en 1), gardant la spécificité de la Ducati, avec une puissance maximale de 123 Cv à 9.5OO tours.
      La partie esthétique a été pensée de façon beaucoup plus originale. Le design est décidément innovant même si quelques solutions, comme le groupe optique avant à 2 éléments superposés et la mince coque arrière appuyée sur le volumineux silencieux d’échappement, rappellent un peu la 999 (2).
      Là où la RenNa se distingue comparée à la sportive de Pierre Terblanche, c’est sur le plan de la capacité : 20 litres d’essence réserve comprise, tandis qu’à sec cet insolite mélange italo-français pèse à peine 180 kg.
      Malgré les images qui sont d’excellente qualité, il y a de notre part une grande envie de voir la moto en dynamique, vu que, comme il arrive souvent, les sujets traités en photo se révèlent encore plus beaux dans la réalité.
      Une telle opportunité pourrait se présenter à l’occasion du WDW 2004 auquel Renzo pense participer en compagnie de sa « créature ». Du reste, le certificat d’homologation de la RenNa paraît clair : « Véhicule conforme à la norme du code de la route ». Les policiers sont prévenus…

Article original de Lorenzo Miniati.
Traduction de S. Giri & R.G.

(1) Il s'agissait de la JBB Moto (ex-@tomo).
(2) Il est à noter qu'en 1999, la Ducati de GP, la 999, et même la 998 n'existaient pas encore.

 
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