Le Team MetisS JLC Moto a répondu présent les 18, 19  et 20 Septembre dernier pour la 79e édition du Bol d’Or Moto. Mais cette année cette épreuve du Mondial d’Endurance Moto avait élu domicile en terre du Sud au Castellet sur le fameux Circuit Paul Ricard long de 5,861 Km avec sa longue ligne droite du Mistral de 1,8 Km, l’une des plus longue ligne droite d’Europe.
Le challenge était de taille, après la première sortie du prototype MetisS 2015 aux 24H du Mans 2015, car le circuit était à plus de 950 Km du lieu de base du Team  Sarthois MetisS. Aussi il n’y eu que 2 jours d’essais les 1er et 2 Septembre derniers pour rouler sur ce nouveau tracé afin de régler le prototype MetisS à ce tracé rapide et singulier. De plus seul E. Cheron et C. Huvier avaient fait le déplacement, C. Michel ne pouvant se libérer pour ces préliminaires.
C’est ainsi que toute la petite équipe MetisS est descendue dans le sud très loin de son camp de base, pour disputer ce 79e Bol d’Or . Christophe Michel pu enfin rouler pour la première fois en début de semaine et se faire au nouveau tracé et aux conditions climatiques qui influencent énormément le temps au tour dès que le vent se lève et change de direction notemment dans la longue ligne droite du Mistral.
Force était de constater la progression constante des chronos des 3 pilotes pendant toute la semaine faisant même leur meilleur chrono en course pour certains.

Côté moto le prototype MetisS  se voyait pourvu d’un nouveau radiateur plus incurvé augmentant sa capacité à mieux refroidir, d’extracteurs latéraux permettant une meilleure évacuation de la chaleur par effet venturi et d'un nouvel amortisseur avant Delcamp en lieu et place du Öhlins. Il est à noter qu’Eric Delcamp, concepteur éponyme de la marque, était présent toute la semaine comme support technique au Team MetisS.

‹› Le Jeudi et Vendredi était jours des qualifications où les trois pilotes titulaires  (C. Michel, C. Huvier et E. Cheron) plus le pilote remplaçant (F. Tauziède) n’ont cessé de progresser pour décrocher la 33e position sur l’épi de départ sur les 55 équipages qualifiés et 1e Open avec un chrono cumulé moyen de 2’05’’032 (C. Michel : 2'04"57, C. Huvier : 2'02"35, E. Cheron : 2'08"17, F. Tauziède : 2'05"99).
On a pu constater la grande différence de vitesse de pointe dans la longue ligne droite du Mistral où le moteur Suzuki GSXR stock de la MetisS rendait près de 20 Km/h par rapport aux machines des TOP Team qui ont été flashées à près de 347 Km/h pour la plus rapide.

‹› Le Samedi matin au warm-up d’avant course, la MetisS décrochait le 23e meilleur temps. Un classement plus représentatif que les qualifications où beaucoup d’équipes configurent leur machine pour un tour chrono, alors que pour le Team MetisS les qualifications servent avant tout à développer et régler la moto pour la course.

‹› Le Samedi après midi arrive enfin l’heure de la course de 24 heures.  Et c’est à 15h00 que la MetisS quitte son épi de départ avec le meilleur pilote au temps de l’équipe.
Cyril Huvier  jaillit de façon impressionnante pour prendre de suite la bordure extérieure de la piste et doubler un bon nombre de machine. C’est ainsi qu’en un tour C. Huvier plaçait la MetisS en 20e position soit 13 places de gagnées au premier passage devant la cellule de chronométrage...
...34 minutes plus tard C. Huvier fait un arrêt au stand non prévu suite à une crevaison lente (problème de valve). On en profite pour faire le ravitaillement essence et le changement de pilote. C. Michel prend son premier relais, la MetisS perd des places à ce moment de la course où tout le monde reste relativement groupé. C’est donc en 44e position que la MetisS est dorénavant...
...Tout est à refaire...
...C. Michel gagne pratiquement une place au tour et finit son relais en 24e position en battant par la même occasion son temps des qualifications d'un peu moins d'une seconde en 2'03'98 (meilleur temps du team en course)...
...Le TOP 20 est de nouveau atteint après 3h22 de course...
...Puis à 21h24 alors que La MetisS est en 19e position et que la course est neutralisée par le Safty Car, Cyril Huvier au guidon de la MetisS s’arrête suite à un problème de fixation de carénage cassé faisant frotter le carénage dans certaines courbes. Heureusement C. Michel repart avant que le second Safty Car passe ne lui faisant pas perdre un tour. Malheureusement il est dernier du paquet de machines suivant le Safty Car, lorsque le Safty Car s’écarte pour signaliser la fin de la neutralisation de la course C. Michel doit batailler ferme pour remonter la longue fil de machines devant  lui. C'est alors après avoir doublé bon nombre de machines devant lui notamment dans le "virage du pont" donnant sur la ligne droite des stands où son repère de freinage avec la MetisS est beaucoup plus loin que les autres. Il place la MetisS en 18e position avant de donner le relais à E. Cheron qui reste dans le TOP 20...
..A 23h20 E. Cheron finit son relais et rentre au stand. La fixation du carénage nécessite une nouvelle intervention. C. Huvier prend son relais, le prototype MetisS est 21e...
...A 00h29 de nouveau une intervention sur la fixation du carénage qui va durer 2’35’’, soit un tour de perdu, mais C. Michel prend son relais sans perdre de place...
...A 02h25 avec une stratégie de changement de roue avant tous les 4 relais et de roue arrière tous les 2 relais, la MetisS rentre de nouveau dans le TOP20 jusqu’à 6h17 où elle va progressivement creuser l’écart sur ses poursuivantes et remonter dans le classement pour se battre pour la 17e place jusqu’au matin où à 9h50 une chute sans gravité de C. Michel intervient dans le "virage du pont" annonçant la ligne droite des stands causé par un attardé qui lui coupe la trajectoire en voulant rentrer au stand. C. Michel réussi à relever la moto et rentrer au stand moteur allumé. Après 5’08’’ de réparation au stand E. Cheron repart pour son relais en 18e position. Soit une seule place de perdue dans l’opération grâce à la réactivité des mécanos.
E. Cheron revient progressivement en 17e position, mais à 10h30 la MetisS ne passe plus devant la cabine de chronométrage… elle est arrêtée à l’autre bout du circuit… elle arrive en camion 7’ plus tard… chaîne de transmission secondaire cassée. Après 7’ dans le stand, la MetisS reprend la piste avec C. Huvier aux commandes (soit 14’ de perdues dans l’opération, plus de 6 tours). La MetisS ne perd finalement que 1 place mais a perdu toute son avance par rapport à ses poursuivantes qui reviennent dans le même tour et qui la talonnent maintenant...
...A 10h50 la MetisS est 17e suite à l’abandon de la Honda officielle qui était 2e...
...A 11h18 la MetisS rentre dans le TOP 15 toujours talonnée par 3 machines qui sont dans le même tour. Alors que C. Michel au guidon de la MetisS creuse l’écart sur ses poursuivants et conforte la 15e place, il se fait percuter par un concurrent et chute de nouveau au même endroit dans le "virage du pont" annonçant la ligne droite des stands. Cette fois-ci la moto percute violemment les rails de sécurités et écrase la moto par le haut. A 2h30 de l’arrivée, la MetisS est à terre ne semblant pas être en état de revenir au stand. Mais C. Michel réussi malgré les dégâts à la faire redémarrer sous les hourras de la foule et revenir au stand moteur allumé. S’en suit dans le box une magnifique prouesse de la part des mécaniciens qui en 13’ arrivent à remettre en état le prototype (boucle arrière, selle, échappement, réservoir, carénage, sabot, araignée, compteur-compte-tour, commodos etc...)...
...A 12h36 la MetisS reprend la piste avec E. Cheron sur la moto, et reste malgré tout dans le TOP20 en 19e position exactement. Puis 18e à 1h30 de l’arrivée...
...A 30’ de l’arrivée la MetisS doit faire un dernier ravitaillement essence mais aussi un changement disque/plaquettes avant, soit un arrêt au stand plus long, ce qui permet au poursuivant de revenir à quelques secondes de la MetisS quand C. Michel reprend la piste pour le dernier run de la MetisS avant le baissé du drapeau à damier. C. Michel a des temps aux tours plus lents que son poursuivant, mais panneauté il va dans un dernier effort inverser la tendance et recreuser l’écart pour maintenir ça place et franchir la ligne d’arrivée en 18e position et classer le prototype MetisS 1ère de la catégorie Open.

La 79e édition du Bol d’Or revenant sur le Circuit Paul Ricard et sa longue ligne droite du Mistral, où les moteurs maintiennent leur vitesse maximale pendant au moins 11’’, a fait beaucoup souffrir la mécanique entrainant beaucoup de casses moteurs et mettant l’aéro des motos à rude épreuve. Sur les 55 équipages qualifiés 20 abandons sont à noter. D'ailleurs les Top Team n'ont pas été épargnés car plusieurs ont abandonnés et les 3 premiers ont eu aussi leur lot de soucis mécaniques ou de chutes.
Pour une première épreuve sur ce tracé très sélectif, la MetisS s’en est bien sortie malgré le peu de roulage des pilotes et le peu de développement du prototype 2015 dans ces conditions particulières du grand circuit du Castellet. Cette épreuve a pu mettre en valeur la performance de l’équipe de mécaniciens qui ont su faire face aux problèmes survenus dans une organisation admirée par les Team voisins et dans des temps records. Quant aux pilotes ils ont su rester concentré malgré l’adversité, et se relancer pour tenir la moto dans la première page des chronos.
Le Team MetisS et son prototype MetisS à T.S.S. a su rester leader de sa catégorie et faire l’admiration des spectateurs et téléspectateurs d’Eurosport et d'Eurosport 2 en naviguant entre la 15e et 20e place, montrant tout son potentiel.

Pour conclure nous donnons la parole au Team Manager du Team MetisS JLC Moto, Stéphane Vadé:
"En synthèse, avec les aléas évoqués, ce résultat est certes en retrait par rapport à celui espéré. Toutefois, cette course aura été une expérience grandeur nature pour notre METISS 2015 (au début de son développement) tant sur le plan de la moto et de son adaptation à ce tracé alliant les zones à hautes vitesses et les courbes assez techniques. Elle aura aussi permis à nos pilotes d'accélérer leur adaptation à ce circuit dont le tracé est bien différent des autres auquels nous étions habitués. Lors des essais, l'acquisition de données, installée sur la moto de qualification a également permis de compléter notre expérience en complément des retours des pilotes. Au global, en vue de 2016, nous avons extraits différentes pistes de développement qui aideront nos pilotes à optimiser leur performance et réellement envisager un retour vers le top10.
Côté médias, notons que les chaîne EUROSPORT et EUROSPORT2 ont couvert l'intégralité de l'épreuve, point d'évolution très positif pour notre discipline.
Nous tenons également à remercier tous nos partenaires, nos bénévoles pour leur aide en cette année 2015 et rendez-vous en 2016."

CÔTÉ PADDOCK

On a pu croiser à plusieurs reprises dans le stand MetisS #45 Guy Coulon, un grand Monsieur de la Moto Française de compétition.
Guy Coulon, ingénieur et actuellement chef d’équipe au sein du Team Monster Yamaha Tech3 et plus particulièrement du pilote anglais Bradley Smith actuellement 5e du Championnat du Monde MotoGP. Mais c’est aussi un concepteur de châssis puisque c’est grâce à lui que l’on peut voir un châssis français dans le Championnat du Monde Moto2 avec la Mistral 610 au sein du Team Tech3 Moto2. Reconnaissable à sa grande chevelure blonde, ce grand Monsieur de la moto a baigné dès sa plus tendre enfance dans l’atmosphère des courses de moto puisque qu’il a grandi non loin du circuit des 24H du Mans Moto et qu’il a découvert pour la première fois la course d’Endurance Moto dès l’âge de 5 ans.
C’est entre deux épreuves du Championnat du Monde Moto et en voisin que ce grand passionné de la moto et des courses motos c’est rendu à la 79e édition du Bol d’Or Moto de retour en terre varoise. Connaissant le système JBB (T.S.S.) et son concepteur, il est venu saluer l’audace technologique du Team MetisS et parler avec l’autre concepteur de châssis français qu’est Jean-Bertrand Bruneau ainsi qu’avec les membres du Team pour apporter de précieux conseils techniques tant en suspensions, connaissances châssis et aérodynamique qu’il a su développer toutes ces années de compétition au plus haut niveau et qu’il développe encore tant en MotoGP qu’en Moto2.
C’est alors que l’on a pu observer des discussions, dans l’arrière du stand, entre les deux concepteurs que sont Guy Coulon et Jean-Bertrand Bruneau, qui ressemblaient parfois à de la Magie Noire. ;o)

Pour en connaitre un peu plus sur Guy Coulon, ce grand Monsieur de la moto, je vous invite à suivre ce lien sur le site du Team Tech3, et de d'entrevoir ses pérégrinations dans le Stand MetisS au travers de l'album photo.

Une course de 24H comme l’épreuve du Bol d’Or, une spécialité française, est très longue autant pour les machines que pour les pilotes mais aussi les mécaniciens. Et parfois, quand le soleil se fait lune et que la fatigue de la mi-course arrive, d’étranges visions peuvent apparaitre et l’on voit dans certains coins de stand la métamorphose de mécaniciens s'opérer sous l’effet de la lune et deviennent presque zombie.
C’est ce qui est arrivé malheureusement dans le stand de la #45 où l’on a pu voir avec un effroi non dissimulé la métamorphose du mécanicien en charge des pneumatiques.

DIAPORAMA



PHOTOS

Bol d'Or 2015 - Team MetisS #45

VIDEO
(Temps forts de la course du Team MetisS JLC Moto)